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Richard, Andréa

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Repères bibliographiques

Prière et rythme de vie. Montréal: Bellarmin, 1979.

 
Femme après le cloître. Laval: Éd. du Méridien, Moncton: Éditions d’Acadie, 1995.
 
  Dans son autobiographie, Andréa Richard retrace les stations marquantes de sa vie: née en 1934 à Sainte-Anne-de-Kent, Andréa passe son enfance choyée et privilégiée à Bouctouche au Nouveau-Brunswick. Très tôt, elle se sent appelée à devenir religieuse. À l'âge de 16 ans, elle devient postulante chez les Petites Soeurs des Pauvres à Montréal. Pendant plusieurs années, elle travaille pour les pauvres dans le cadre de cette communauté de religieuses actives au Canada et en France, mais elle se rend bientôt compte qu'elle devrait plutôt faire partie d'une congrégation contemplative. Après avoir franchi bien des obstacles, elle quitte les Petites Soeurs et entre au cloître des Carmélites à Rouen. Tiraillée entre une vie plus active et celle, entièrement contemplative, des Carmélites, et gravement malade à plusieurs reprises, Andréa rentre au Canada où elle envisage de fonder un Carmel en Acadie, plus ouvert aux laïcs, pour mettre les croyants en contact direct avec une spiritualité profonde et pour leur enseigner la prière. Désillusionnée par l'obéissance absolue exigée par ses supérieur.e.s qui refusent la fondation d'un tel Carmel, Andréa rompt ses voeux et, en 1974, elle redevient civile afin d'oeuvrer parmi ceux et celles qui ont le désir de vivre leur foi dans un cadre moins rigide. Commencent alors des années d'enseignement de la méditation et de la prière, et les voyages au Canada, en France et aux États-Unis se multiplient. C'est pendant ces années de travail intense qu'elle rencontre un évêque avec qui elle connaîtra l'amour. La dernière partie du livre est consacrée à l'histoire de cet amour, la discrétion absolue imposée par leur situation, l'effort de renoncer à cet amour, effort qui se solde par un échec. Prêts à quitter le Canada et l'habit afin de pouvoir se marier aux États-Unis, c'est d'abord Andréa qui, immobilisée par un accident, ne peut partir. Ensuite, c'est l'évêque qui meurt assez rapidement d'un cancer. Andréa, devenue plus militante de par ce qu'elle a vécu et considère comme des abus de pouvoir, commence à revendiquer les droits des femmes au sein de l'Église et met en question bien des dogmes, comme le célibat, que l'hiérarchie catholique impose à ses prêtres, religieuses et aux croyants. À la fin de son livre, elle affirme qu'elle n'a «jamais cessé de croire en Dieu et en la prière. C'est à l'intégrité de l'Église [qu'elle] ne croi[t] plus » (335).

L'Église ne sort pas indemne de ce témoignage personnel qui exprime avec franchise ce qui était positif et négatif dans cette vie consacrée à la spiritualité et à la foi. Mais comme le souligne l'auteure elle-même, il n'y a pas que des despotes, mais aussi des êtres exceptionnels à l'intérieur de l'Église. Afin d'avoir une image plus complète des religieuses en Acadie, surtout de ce qu'elles ont fait pour la communauté acadienne, il faudrait lire d'autres témoignages, écrits par des femmes qui sont restées dans leur Ordre (voir la section Textes divers), ou bien l'hommage qu'Antonine Maillet a rendu à une figure marquante de la congrégation Notre-Dame du Sacré-Coeur, dans Les confessions de Jeanne de Valois (1992).

 
Au-delà de la religion: liberté d'envol. Lac Beauport, QC: Arion, 2004.
 

 

 

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