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Chiasson, Éveline

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Repères bibliographiques

Ma mère et moi au coeur de notre famille acadienne. Bas-Caraquet: Éd. du Goéland, 2e éd.,      1998.

     Livre intéressant qui, dépassant l'auto/biographique à proprement parler, se propose de raconter "l'histoire de [la] famille" Chiasson. Dès le début, trois femmes sont mises en relief: Éveline Chiasson, l'aînée, raconte l'histoire à sa soeur Annette qui la rédige "dans un style tout simple afin de mieux transmettre la vraie couleur des événements qui nous ont profondément marqués" (Préface, 5). Le passage de l'oral à l'écrit, typique de la culture acadienne, est ainsi repris à l'intérieur de ce récit de vie au centre duquel se trouve la mère, un véritable "ange" selon l'auteure.
     Le livre a eu un succès considérable, étant donné qu'il en existe deux éditions sur le marché de lecteurs acadiens très restreint. Le succès résulte probablement du fait que cette famille est assez typique pour l'Acadie du 20e siècle au cours duquel une société marquée par le bois, l'agriculture et la pêche, passe à une société où l'éducation joue un rôle de plus en plus important.
     Née en 1925, l'aînée doit abandonner l'école pour aider sa mère à élever une famille nombreuse de 18 enfants dont un frère meurt en bas âge et trois autres périssent en mer à l'âge adulte. La progression du livre, relatant les difficultés de la vie quotidienne – "les corvées de fin de semaine", "la vie sans électricité", "la vie à la ferme", la pêche et les chantiers de bois, "quelques fêtes traditionnelles" –, est ponctuée par les naissances successives. Ces chapitres introduisent les soeurs et frères respectifs de la narratrice pour résumer quelques événements capitaux de leur vie; ils se terminent par l'évocation de leur mariage et l'énumération des noms des enfants.
     Après quelques périodes de travail brèves comme ménagère à Caraquet, Québec, Montréal et aux États-Unis (où elle entretient des projets de mariage avec un homme d'origine acadienne abandonnés par la suite), Éveline Chiasson quitte le foyer familial définitivement en 1954, après la mort de sa mère, qui meurt à l'âge de 45 ans, et après le remariage de son père. Peu après, elle entre au couvent où elle assumera plus tard le poste de cuisinière en chef. Pourtant, atteinte de graves problèmes de santé, elle quitte le couvent après 17 ans pour retrouver sa famille. Un mois après, elle rencontre Marcel Blanchard qui deviendra son premier mari. Après la narration de plus en plus comprimée de quelques épisodes de cette vie en commun, elle relate la maladie et mort de son époux, mais, comme elle le dit, "la vie continue" (200). Après ce que certains considéreraient déjà "plusieurs vies", Éveline rencontre un nouvel amour et se remarie à l'âge de 72 ans.
     Le livre se termine avec quelques photos montrant la famille de plus en plus nombreuse. En appendices, on trouve plusieurs coupures de presse témoignant de la disparition en mer des frères d'Éveline ainsi qu'un tableau avec les noms de tous les enfants d'Éva et de Gustave Chiasson, les noms de leurs épouses et époux respectifs ainsi que ceux de leurs enfants. Au terme de tout un siècle (Gustave Chiasson est né en 1899, l'épilogue est écrit en 1998), la famille Chiasson compte 18 enfants, 52 petits-enfants, et 56 arrière-petits-enfants.


 

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