SONNAILLES ET CLOCHETTES [mai 1888 - mai 1890] AVANT-PROPOS Ce ne sont ici que des caprices légers; mais j'ai écrit sans doute assez de longs poëmes pour qu'on me permette de me jouer en ces folles arabesques. Et puis, n'est-ce pas séduisant, de rimer au jour le jour pour les lecteurs du journal, c'est-à-dire: pour tout le monde? Le grand Goethe voulait que, si une bagatelle se présente bien, on ne la néglige pas sous prétexte de faire l'Iliade, que quelquefois on ne fait tout de même pas. Certes, il est beau de se contenter au besoin d'un seul lecteur, comme notre Montaigne, et d'ajouter avec lui, fièrement: Et même, j'ai assez de pas un! Mais c'est amusant aussi d'en avoir beaucoup et de tendre à la foule des cailloux d'Eldorado, pierreries et diamants, en lui disant avec gaieté: Ça ne coûte que deux sous! T.B. Paris, le 20 juin 1890.

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